mardi 21 octobre 2008

Actes 20,32 à 38


Texte biblique

Et maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et donner l’héritage avec tous les sanctifiés. Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni les vêtements de personne. Vous savez vous–mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui–même : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux tous. Et tous fondirent en larmes, et, se jetant au cou de Paul, (20–38) ils l’embrassaient, affligés surtout de ce qu’il avait dit qu’ils ne verraient plus son visage. Et ils l’accompagnèrent jusqu’au navire.

Réflexion

Comment quitter une œuvre dans la paix :

S’il y a une chose que l’on doit retenir des adieux de Paul aux anciens d’Ephèse est que ce qu’il annonce, concernant l’avenir de l’église et de l’œuvre commencée sur place, est loin d’être rassurant. Aussi se pose ici une question : après s’être tant investi et avoir payé de sa personne, comme il le rappelle encore ici, pour la naissance d’une œuvre qu’il sent menacée pour l’avenir, comment un apôtre peut-il malgré tout la quitter dans la paix ? la première parole de Paul y réponde : si lui ne peut rien retenir et garder, il sait que quelqu’un de plus fort, de plus puissant, et de plus important que Lui a le pouvoir, bien plus que lui, de veiller et de garder ce qui a été commencé.

L’attitude de Paul dans cette situation d’adieu est riche d’enseignement pour nous. Elle nous rappelle que :

- quelle que soit la valeur, l’importance, la capacité dont a fait preuve le père fondateur dans la mise en route d’une œuvre, celui-ci est et ne reste qu’un ouvrier temporaire dont l’œuvre est transitoire. Les serviteur, l’un après l’autre, passent, mais l’œuvre demeure, car, avant d’être l’œuvre d’un homme, l’église, le travail spirituel qui se fait dans les cœurs et sa poursuite, est l’œuvre de Dieu. Comme sans Lui, elle n’aurait pu se faire et démarrer, sans Lui, de toute manière, elle ne peut se poursuivre.

- quel que soit le degré d’investissement qu’a été celui de l’ouvrier dans la naissance d’une œuvre, vient le temps où celui-ci doit lâcher les rênes de la direction de l’œuvre et passer la main. Or, pour l’ouvrier qui quitte, le repose ne se trouve pas d’abord dans la confiance qu’il peut avoir en l’ouvrier qui le suit, mais en la fidélité et la puissance du Dieu avec qui il a travaillé et qui, in fine, est le seul garant de l’avenir de cette œuvre.

- le degré d’investissement dont a fait preuve l’ouvrier engagé dans le début d’une œuvre et la qualité de son travail ne sont jamais preuve de la garantie de la pérennité de cette œuvre dans les mêmes conditions. Alors que l’action s’arrête, est rendu plus évident encore pour l’ouvrier qui en a été l’auteur le besoin et la nécessité de la foi et de la prière.

C’est de manière déchirante que Paul, aussi bien que les anciens d’Ephèse qui lui sont liés par tant de souvenirs, prennent congé les uns des autres. Si des adieux entre frères sont toujours difficiles, nous savons cependant qu’ils seront suivis un jour ou l’autre de joyeuses retrouvailles éternelles. Que le Seigneur nous donne à chacun de nous attacher les uns aux autres dans une juste mesure. Personne, y compris les meilleurs, dans l’œuvre de Dieu n’est irremplaçable. Tous nous devons un jour rendre notre tablier. Que nous puissions le faire le cœur en paix, dans le repos de la foi en Celui qui, Lui, ne passe pas !

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