vendredi 3 octobre 2008

Actes 16,35 à 40


Texte biblique

Quand il fit jour, les préteurs envoyèrent les licteurs pour dire au geôlier : Relâche ces hommes. Et le geôlier annonça la chose à Paul : Les préteurs ont envoyé dire qu’on vous relâchât ; maintenant donc sortez, et allez en paix. Mais Paul dit aux licteurs: Après nous avoir battus de verges publiquement et sans jugement, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous font sortir secrètement ! Il n’en sera pas ainsi. Qu’ils viennent eux–mêmes nous mettre en liberté. Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs, qui furent effrayés en apprenant qu’ils étaient Romains. Ils vinrent les apaiser, et ils les mirent en liberté, en les priant de quitter la ville. Quand ils furent sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie, et, après avoir vu et exhorté les frères, ils partirent.

Réflexion

Sortie de prison :

Constatant sans nul doute l’illégitimité de la décision d’emprisonnement prise contre les apôtres, décision visant davantage l’apaisement des esprits surchauffés contre eux que le service réel de la justice, les magistrats décidèrent le jour venu de les relâcher. Les évènements survenus la nuit y contribuèrent-ils ? L’état de la prison l’imposa-t-il ? Quoi qu’il en soit, le seul fait de cette prise de décision suffit à démontrer la prise de conscience chez les magistrats de l’injustice de leur arrêt pris la veille contre eux.

On pourrait penser que le fait pour Paul de vivre un dénouement heureux et rapide à la situation puisse le satisfaire et l’amener à louer Dieu et à se réjouir en Lui pour Son intervention. Il n’en est rien. Contrairement à ce qui nous semble être l’habitude dans son attitude, Paul ici va demander que, d’une certaine manière, justice soit faite et ses droits reconnus. L’on va donc assister à cette scène étonnante dans laquelle on voit un prisonnier, informé de la décision de sa libération, refuser de s’y soumettre pour que justice soit rendue.

L’attitude de Paul est pleine d’instruction sur un point sur lequel nous aurions, de façon charnelle, fort tendance à ressembler aux licteurs et aux magistrats. N’agissons-nous pas ainsi de la même manière, lorsque, emporté par la colère, nous avons réagi de manière rapide et injuste contre notre prochain ? Réalisant après coup notre erreur, nous cherchons à réparer la situation en redonnant à l’autre de pouvoir entrer de nouveau dans ses droits sans pour autant que nous ayons à reconnaître notre faute devant lui. Paul ne se satisfait pas de cette réparation partielle. Il a raison. La justice pour être satisfaite exige que toute la lumière soit faite sur la situation. Il ne nous suffit pas, pour être juste envers notre frère contre qui nous avons péché, de lui redonner sa liberté et de le rétablir dans son bon droit. Il nous faut aussi de notre côté reconnaître l’injustice de notre attitude et de notre réaction passées à son endroit. C’est la démarche qu’exigera que soit entreprise Paul à son égard, démarche qui obligera les responsables de la décision d’emprisonnement prise contre lui à se déplacer eux-mêmes au lieu de se faire représenter auprès des apôtres.

L’attitude de Paul nous encourage également, face aux injustices dont nous pouvons être l’objet de la part des garants de l’ordre et de l’autorité, à user, quand c’est possible, aussi de la loi pour faire prévaloir nos droits. La loi est pour tous et s’applique à tous, et non seulement aux administrés.

Que le Seigneur me garde de cette pratique courante d’une repentance rapide et bon marché qui nous coûte le minimum de frais de réparation. Le Christ a payé une note très salée pour que nous puissions trouver de nouveau grâce aux yeux du Père envers qui nous avions péché. Que son exemple nous incite à ne pas être léger et superficiel, mais sincère et entier dans toutes nos démarches dans ce sens !

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