lundi 1 septembre 2008

Actes 9,32 à 43


Texte biblique

Comme Pierre visitait tous les saints, il descendit aussi vers ceux qui demeuraient à Lydde. Il y trouva un homme nommé Enée, couché sur un lit depuis huit ans, et paralytique. Pierre lui dit : Enée, Jésus–Christ te guérit ; lève–toi, et arrange ton lit. Et aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydde et du Saron le virent, et ils se convertirent au Seigneur. Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui signifie Dorcas : elle faisait beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes. Elle tomba malade en ce temps–là, et mourut. Après l’avoir lavée, on la déposa dans une chambre haute. Comme Lydde est près de Joppé, les disciples, ayant appris que Pierre s’y trouvait, envoyèrent deux hommes vers lui, pour le prier de venir chez eux sans tarder. Pierre se leva, et partit avec ces hommes. Lorsqu’il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre haute. Toutes les veuves l’entourèrent en pleurant, et lui montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu’elle était avec elles. Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux, et pria ; puis, se tournant vers le corps, il dit : Tabitha, lève–toi ! Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle s’assit. Il lui donna la main, et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves, et la leur présenta vivante. Cela fut connu de tout Joppé, et beaucoup crurent au Seigneur. Pierre demeura quelque temps à Joppé, chez un corroyeur nommé Simon.

Réflexion

Guérison d’Enée et résurrection de Dorcas :

Si le Seigneur venait, dans la personne de Saul de Tarse, de se doter d’un nouvel instrument de choix, Il ne délaissait pas pour autant les hommes qu’Il s’était choisi dès le début, Ses apôtres. Après le récit de la conversion de Saul, Luc nous ramène à Pierre et aux oeuvres puissantes que le Seigneur accomplissait à travers lui dans tout le pays d’Israël. Deux hauts faits marquants nous sont rapportés ici :

1) la guérison d’Enée, paralysé, grabataire depuis 8 ans. Rempli de l’assurance et de l’autorité dont il fit preuve à l’égard de l’infirme de la Belle Porte (chapitre 3), Pierre annonça d’avance à Enée ce que le Seigneur voulait faire avec lui. Puis, sur la base de cette promesse, il lui demanda de manifester qu’il prêtait foi en Sa parole en se levant sur le champ. Le miracle de la guérison d’Enée est ainsi la reproduction à l’identique, si ce n’est la différence des cas, de celle opérée par Jésus à Béthesda.

Notons ici trois choses marquantes en lien avec ce miracle :

- Pierre est clair quant à l’auteur de la guérison. C’est Jésus-Christ qui guérit et non lui. Pierre ne s’attribue aucun pouvoir et ne cherche à ramener aucune gloire pour lui-même. Il travaille à ce que, à ce sujet, il n’y ait dans l’esprit des gens aucune ambiguïté. C’est face au Seigneur et au témoignage de la réalité de sa puissance et de sa résurrection que les gens doivent être placés, non face à lui. Pierre n’a pas pour but d’être encensé, mais que le nom de Jésus-Christ seul soit élevé.

- La guérison obtenue est patentée, incontestable, visible, immédiatement vérifiable. Elle n’est pas suggérée, subjective, psychique, mais prouvée, physique et objective. Rien n’est plus discréditant aux yeux de la science que le témoignage de guérisons qui n’en sont pas... parce que le mal dont les personnes souffrent est davantage dans leur esprit que dans leurs corps.

- La conséquence du témoignage rendu de manière significative par la guérison d’Enée fut un mouvement général de conversions dans son entourage. Le but que Dieu cherche à atteindre est le salut des âmes, non la guérison des corps.

2) la résurrection de Dorcas :

Si les actions de Dieu dans la vie d’Enée et de Dorcas se suivent, leur situation au moment de cette action ne se ressemble pas. Alors que nous ne savons rien de la situation spirituelle d’Enée avant le passage de Pierre, Dorcas était, quant à elle, reconnue comme un disciple véritable de Christ, une femme active, engagée, portant de nombreux fruits au travers d’oeuvres bonnes et de multiples actes de compassion et de service pour ses frères dans la foi. De même, alors que, semble-t-il, ce soit Pierre qui ait croisé le chemin d’Enée, peut-être dans la rue, et pris l’initiative d’aller vers lui pour le guérir au nom de Jésus-Christ, ici ce sont les croyants qui, à la nouvelle de la présence de l’apôtre dans les environs, font la démarche d’aller vers lui pour solliciter sa venue. Enfin, alors qu’Enée était paralysé, Dorcas était, quant à elle, déjà décédée, une situation autrement désespérée. Un autre point divergent se trouve également dans la façon d’agir de Pierre envers les deux personnes. Alors que dans le cas d’Enée, semble-t-il, le miracle s’opère à la vue de tous, Pierre agit en catimini, dans le secret le plus complet pour traiter de la situation de Dorcas. De plus, alors que dans le cas d’Enée, Pierre, semble-t-il, ordonne et ne prie pas, dans le cas de Dorcas, il commence d’abord par prier, puis il ordonne.

De ces deux manières d’agir, que pouvons-nous apprendre :

- d’abord, un principe : celui de la libre souveraineté de Dieu pour agir comme Il l’entend. L’expérience des uns n’est pas transposable dans celle des autres. Pour chacun, Dieu a une façon d’agir différente, qui lui est propre. Ce serait ainsi une erreur grave de penser que parce que Dieu a agi d’une certaine manière ici, Il le fera à l’identique là.

- ensuite, le fait que Dieu n’agisse pas de la même manière selon que l’on se trouve dans le cadre de l’évangélisation ou celui de l’église. Dans le cas d’Enée, la guérison avait un double objet : toucher Enée, mais à travers lui, manifester le témoignage de Jésus-Christ ressuscité. Le caractère visible et publique de la guérison était donc justifié. Dans le cas de Dorcas, l’objectif n’était pas le témoignage du Christ ressuscité, mais le bien de l’Eglise, privée subitement de l’un de ses meilleurs membres bienfaiteurs. Une action publique ne s’imposant pas, Pierre préféra agir dans le secret.

- enfin, on peut aussi penser que si, instinctivement, Pierre eut par le Saint-Esprit la conviction immédiate de ce qu’il devait faire dans le cas d’Enée, il n’en était pas de même pour Dorcas. Rappelons-le : dans le cas d’Enée, c’est lui qui prend l’initiative de l’action; dans celui de Dorcas, il agit sur invitation. Il était donc ici confronté à une attente et une espérance avec une question supplémentaire pour lui : cette espérance était-elle celle à laquelle Dieu voulait répondre et magnifier ainsi Son nom. De plus, la guérison faisait partie des expériences courantes de l’apôtre. En ce qui concerne Dorcas, il devait se trouver dans une situation d’extrémité inédite qui réclamait une mesure de foi beaucoup plus grande. D’où la nécessité pour lui de chercher plus instamment la face du Seigneur pour connaître et discerner Sa pensée dans la situation.

Dans les deux cas, et c’est le point sur lequel il y a convergence, l’action puissante de Dieu contribua à ce que le nom du Seigneur soit manifesté avec puissance dans la région. Que ce soit dans le cadre de l’église ou dans la rue, ce que Dieu fait dans les vies qu’Il change et restaure, ne passe pas inaperçu.

Que le Seigneur nous donne ainsi la sagesse dont nous avons besoin dans chaque situation, particulièrement lorsque nous sommes conduits à agir sur demande !

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