lundi 25 août 2008

Actes 8,1 à 4

Texte biblique

Saul avait approuvé le meurtre d’Etienne. Il y eut, ce jour–là, une grande persécution contre l’Eglise de Jérusalem ; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. Des hommes pieux ensevelirent Etienne, et le pleurèrent à grand bruit. Saul, de son côté, ravageait l’Eglise ; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison. Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole.

Réflexion

Rappel chronologique du livre des Actes :

- Actes 1,8 : ordre de mission donné aux apôtres : étapes stratégiques : Jérusalem, Judée Samarie ; extrémités de la terre
- Actes 2 : Pentecôte : don du Saint-Esprit : équipement pour la mission
- Actes 3 à 6: démarrage de l’Eglise et premières oppositions
- Actes 7 : lapidation d’Etienne, premier martyr chrétien

Première persécution :

La mise à mort d’Etienne par ses compatriotes juifs ne fut pas le point d’orgue de l’antagonisme grandissant entre la communauté chrétienne naissante et les autorités religieuses juives. Elle fut, au contraire, le signal de départ d’une opération de grande envergure contre elle, qui n’avait qu’un seul objet : l’arrêt de son développement. Dans son récit des évènements qui se passèrent à ce moment, Luc relève les 3 points les plus marquants de cette période de l’histoire de l’Eglise :

1) Loin d’atteindre le but poursuivi par ses opposants, la persécution permit au contraire, par la dispersion forcée des croyants, au témoignage de Christ, d’entrer dans la seconde et la troisième phase (le 2ème et le 3ème cercle géographique indiqué par le Seigneur : 1,8) de la stratégie définie par le Seigneur. Ce que l’impulsion naturelle n’a pu obtenir des chrétiens, la persécution l’a réalisé.

2) Pour autant, les apôtres n’abandonnent pas le champ de mission premier que le Seigneur leur a donné. Alors que tous partent, eux restent à Jérusalem. Se faisant, les apôtres décident de faire passer le message qu’il n’est pas question pour eux de céder à l’intimidation et d’abandonner le terrain de témoignage spécifique que le Seigneur leur a donné (témoignage des chrétiens sur Gaza). L’heure n’est pas à la fuite, mais au maintien coûte que coûte de la présence du témoignage de Christ dans le lieu même où Celui-ci a été condamné et crucifié.

Attention de ne pas être trop rapide dans notre façon de juger l’attitude ou le comportement de chrétiens dans une situation donnée. Au regard des bienfaits qu’a apporté la dispersion des croyants pour la cause de l’Evangile, on pourrait penser que les apôtres n’ont pas fait le bon choix. Mais au regard du courage dont ils ont fait preuve et de l’objectif qui était le leur en restant à Jérusalem, on pourrait conclure que la fuite des croyants était une preuve de lâcheté. Partir ou rester n’était pas moins spirituel pour les uns ou pour les autres. Les deux attitudes opposées venaient, je le crois, de Dieu . En toutes situations, nous nous devons, non de copier bêtement ce que fait la majorité, mais d’être sensible à ce que Dieu nous demande.

3) Luc, comme il a commencé à le faire auparavant, met dans cette période d’opposition et de persécution volontairement le projecteur sur un homme, Saul de Tarse, présenté ici comme l’opposant le plus acharné et le plus zélé de l’Eglise. Le but de cette focalisation est de nous préparer au miracle qui vient, dont cet homme sera l’objet et dont, pour l’heure, il est à des lieues de se douter.

Mise à part la mort d’Etienne, cause d’une grande tristesse ponctuelle pour les croyants, on est en droit de se poser la question si la persécution est un mal ou un bien. Elle est au final ce que Joseph, persécuté, a dit au moment de ses retrouvailles avec ses frères : un mal dont Dieu se sert pour faire un bien pour le salut de beaucoup. Que Dieu nous donne toujours à nouveau la vision de Sa souveraineté, qualité à partir de laquelle toutes choses, de par Sa puissance, sont possibles.

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