dimanche 24 août 2008

Actes 7,1 à 60

Texte biblique

Le souverain sacrificateur dit : Les choses sont–elles ainsi ? Etienne répondit : Hommes frères et pères, écoutez ! Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il s’établît à Charran et il lui dit : Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai. Il sortit alors du pays des Chaldéens, et s’établit à Charran. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant ; il ne lui donna aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, quoiqu’il n’eût point d’enfant. Dieu parla ainsi : Sa postérité séjournera dans un pays étranger ; on la réduira en servitude et on la maltraitera pendant quatre cents ans. Mais la nation à laquelle ils auront été asservis, c’est moi qui la jugerai, dit Dieu. Après cela, ils sortiront, et ils me serviront dans ce lieu–ci. Puis Dieu donna à Abraham l’alliance de la circoncision ; et ainsi, Abraham, ayant engendré Isaac, le circoncit le huitième jour ; Isaac engendra et circoncit Jacob, et Jacob les douze patriarches. Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Egypte. Mais Dieu fut avec lui, et le délivra de toutes ses tribulations ; il lui donna de la sagesse et lui fit trouver grâce devant Pharaon, roi d’Egypte, qui l’établit gouverneur d’Egypte et de toute sa maison. Il survint une famine dans tout le pays d’Egypte, et dans celui de Canaan. La détresse était grande, et nos pères ne trouvaient pas de quoi se nourrir. Jacob apprit qu’il y avait du blé en Egypte, et il y envoya nos pères une première fois. Et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et Pharaon sut de quelle famille il était. Puis Joseph envoya chercher son père Jacob, et toute sa famille, composée de soixante–quinze personnes. Jacob descendit en Egypte, où il mourut, ainsi que nos pères ; et ils furent transportés à Sichem, et déposés dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté, à prix d’argent, des fils d’Hémor, père de Sichem. Le temps approchait où devait s’accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, et le peuple s’accrut et se multiplia en Egypte, jusqu’à ce que parut un autre roi, qui n’avait pas connu Joseph. Ce roi, usant d’artifice contre notre race, maltraita nos pères, au point de leur faire exposer leurs enfants, pour qu’ils ne vécussent pas. A cette époque, naquit Moïse, qui était beau aux yeux de Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père ; et, quand il eut été exposé, la fille de Pharaon le recueillit, et l’éleva comme son fils. Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en œuvres. Il avait quarante ans, lorsqu’il lui vint dans le cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël. Il en vit un qu’on outrageait, et, prenant sa défense, il vengea celui qui était maltraité, et frappa l’Egyptien. Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main ; mais ils ne comprirent pas. Le jour suivant, il parut au milieu d’eux comme ils se battaient, et il les exhorta à la paix: Hommes, dit–il, vous êtes frères ; pourquoi vous maltraitez–vous l’un l’autre ? Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa, en disant : Qui t’a établi chef et juge sur nous ? Veux–tu me tuer, comme tu as tué hier l’Egyptien ? A cette parole, Moïse prit la fuite, et il alla séjourner dans le pays de Madian, où il engendra deux fils. Quarante ans plus tard, un ange lui apparut, au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse, voyant cela, fut étonné de cette apparition ; et, comme il s’approchait pour examiner, la voix du Seigneur se fit entendre: Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n’osait regarder. Le Seigneur lui dit : Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. J’ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Egypte, j’ai entendu ses gémissements, et je suis descendu pour le délivrer. Maintenant, va, je t’enverrai en Egypte. Ce Moïse, qu’ils avaient renié, en disant : Qui t’a établi chef et juge ? C’est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l’aide de l’ange qui lui était apparu dans le buisson. C’est lui qui les fit sortir d’Egypte, en opérant des prodiges et des miracles au pays d’Egypte, au sein de la mer Rouge, et au désert, pendant quarante ans. C’est ce Moïse qui dit aux fils d’Israël : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi. C’est lui qui, lors de l’assemblée au désert, étant avec l’ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï et avec nos pères, reçut des oracles vivants, pour nous les donner. Nos pères ne voulurent pas lui obéir, ils le repoussèrent, et ils tournèrent leur cœur vers l’Egypte, en disant à Aaron : Fais–nous des dieux qui marchent devant nous ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. Et, en ces jours–là, ils firent un veau, ils offrirent un sacrifice à l’idole, et se réjouirent de l’œuvre de leurs mains. Alors Dieu se détourna, et les livra au culte de l’armée du ciel, selon qu’il est écrit dans le livre des prophètes : M’avez–vous offert des victimes et des sacrifices Pendant quarante ans au désert, maison d’Israël ?… Vous avez porté la tente de Moloch Et l’étoile du dieu Remphan, Ces images que vous avez faites pour les adorer ! Aussi vous transporterai–je au delà de Babylone. Nos pères avaient au désert le tabernacle du témoignage, comme l’avait ordonné celui qui dit à Moïse de le faire d’après le modèle qu’il avait vu. Et nos pères, l’ayant reçu, l’introduisirent, sous la conduite de Josué, dans le pays qui était possédé par les nations que Dieu chassa devant eux, et il y resta jusqu’aux jours de David. David trouva grâce devant Dieu, et demanda d’élever une demeure pour le Dieu de Jacob ; et ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. Mais le Très–Haut n’habite pas dans ce qui est fait de main d’homme, comme dit le prophète: Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez–vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos ? N’est–ce pas ma main qui a fait toutes ces choses ?… Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! vous vous opposez toujours au Saint–Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l’êtes aussi. Lequel des prophètes vos pères n’ont–ils pas persécuté ? Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers, vous qui avez reçu la loi d’après des commandements d’anges, et qui ne l’avez point gardée !… En entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leur cœur, et ils grinçaient des dents contre lui. Mais Etienne, rempli du Saint–Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Etienne, qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Puis, s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce péché ! Et, après ces paroles, il s’endormit.

Réflexion biblique

Discours d’Etienne devant le sanhédrin :

Convoqué à son tour devant le sanhédrin (qui a déjà vu passer devant lui successivement Jésus, Pierre et Jean et les apôtres), Etienne, dans un long discours apologétique, loin de se rétracter ou de chercher à apaiser la tension née entre lui et les chefs suite au témoignage qu’il rendait à Jésus, va au contraire utiliser les faits de l’histoire du peuple de Dieu, tels qu’ils sont relatés dans la Parole de Dieu, pour démontrer qu’un seul et même esprit a, de tout temps, motivé l’opposition systématique des chefs juifs contre les élus et les envoyés de Dieu, comme il en est pour ses auditeurs contre Jésus. Etienne, pour appuyer sa démonstration, va ainsi remonter à la genèse de l’histoire du peuple de Dieu et tirer du vécu des deux figures juives principales de ce temps des origines les parallèles s’appliquant, dans son actualité, à Jésus :

1ère figure : Joseph, le bien-aimé de Jacob, son Père. Etienne rappelle aux juifs qui l’écoutent la raison principale de leur rejet qui les a conduit à des actes criminels envers lui : la jalousie, et, ce que, dans sa souveraineté, Dieu a fait de ce rejet : un outil pour élever Joseph et le placer en bénédiction et en salut pour ses frères.

2ème figure : Moïse, l’élu et le mis à part pour Dieu dès sa naissance. Là aussi, le même scénario s’est reproduit à plusieurs reprises. Moïse, dans un premier temps, dit Etienne, n’a pas été reconnu par ses frères comme le libérateur envoyé de Dieu pour eux. Puis, alors que les preuves même de son élection par Dieu ont été manifestées, sans cesse il dut combattre la contestation, l’apostasie, l’idolâtrie qui revenaient de manière récurrente parmi le peuple.

Etienne conclura son discours par une question. En relisant l’histoire de tout le peuple de Dieu, lequel, demandera-t-il aux chefs actuels du peuple qu’il a devant lui, des prophètes n’ont-t-ils pas persécuté ? La mort et la condamnation de Jésus est le dernier avatar d’une longue série de crimes, de persécutions qui ont leur origine dans le coeur rebelle du peuple de Dieu, incapable de se soumettre à Lui, d’entrer dans Ses voies, de reconnaître Ses desseins. Le rejet, la condamnation, l’assassinat même de Jésus est l’aboutissement, la poursuite en droite ligne du rejet systématique démontré par les pères, de ceux qui d’avance annonçaient Sa venue.

Ce fut là plus que le sanhédrin put en supporter. Remplis de colère et de furie, les chefs juifs confirmèrent la vérité du constat biblique fait par Etienne et ajoutèrent aux crimes commis dans le passé celui de sa lapidation. Deux faits importants closent le chapitre qui, derrière l’apparence, ôtent à la mort la joie de sa victoire :

- le 1er est la vision qui fut celle d’Etienne avant qu’ils ne s’endorment sous les coups répétés des pierres jetées contre lui : la vision glorieuse du Fils de l’homme debout pour accueillir dans son ciel le premier martyr de sa foi. Une vision qui donna à Etienne de mourir dans le même état d’esprit que Celui qu’Il voyait lorsqu’il passa par la même épreuve : dans la foi et l’amour.

- la seconde est la mention de la présence à ce spectacle d’un certain Saul qui allait devenir, sous peu, le fruit direct du grain tombé ici en terre pour mourir.

Que Dieu soit béni pour la victoire manifestée en Christ dans le ciel et sur la terre !

Aucun commentaire: