jeudi 21 août 2008

Actes 5,26 à 42


Texte biblique

Alors le commandant partit avec les huissiers, et les conduisit sans violence, car ils avaient peur d’être lapidés par le peuple. Après qu’ils les eurent amenés en présence du sanhédrin, le souverain sacrificateur les interrogea en ces termes : Ne vous avons–nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom–là ? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme ! Pierre et les apôtres répondirent : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois. Dieu l’a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint–Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. Furieux de ces paroles, ils voulaient les faire mourir. Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin, et ordonna de faire sortir un instant les apôtres. Puis il leur dit : Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l’égard de ces gens. Car, il n’y a pas longtemps que parut Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes : il fut tué, et tous ceux qui l’avaient suivi furent mis en déroute et réduits à rien. Après lui, parut Judas le Galiléen, à l’époque du recensement, et il attira du monde à son parti : il périt aussi, et tous ceux qui l’avaient suivi furent dispersés. Et maintenant, je vous le dis ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez–les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d’avoir combattu contre Dieu. Ils se rangèrent à son avis. Et ayant appelé les apôtres, ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent. Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus. Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner, et d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus–Christ.

Réflexion

Nouvelle comparution des apôtres devant le sanhédrin :

La nouvelle comparution des apôtres devant le sanhédrin n’apporta aucun changement notoire aux positions prises par les uns et les autres auparavant. Le sanhédrin, exaspéré que soit mis à son compte la mort de Jésus, renouvelle aux apôtres son injonction formelle de ne plus enseigner le peuple en Son nom. Les apôtres, estimant que leur mandat relève d’une autorité et d’une raison supérieures à l’homme, estiment que leur devoir de témoins ne peut être soumis à la censure de qui que ce soit. La situation étant bloquée, il faudra toute la sagesse et la diplomatie d’un Gamaliel pour éviter le recours par le sanhédrin à des solutions extrêmes, telles que celle employée contre Jésus. Gamaliel, s’appuyant sur des précédents récents et connus, invite le sanhédrin à ignorer les apôtres. Il est en effet convaincu que si une oeuvre vient de Dieu, aucune somme de résistance à son encontre, aucune forme musclée de répression n’a le pouvoir de l’anéantir ; si, par contre, une oeuvre a sa source en l’homme, elle finira par disparaître et s’écrouler d’elle-même. C’est au jugement de Dieu, du temps et à l’épreuve du critère de la durabilité que Gamaliel demande au sanhédrin de se fier pour décider du comportement à adopter en la circonstance.

En s’en remettant au jugement de Dieu et en invitant ses collègues à une démarche de foi plutôt qu’à des solutions expéditives et humaines, on ne peut que saluer la sagesse de Gamaliel. Plusieurs questions demeurent cependant : l’argument de Gamaliel est-il vérifiable dans le temps ? Et surtout, quand le "laisser-faire" est-il une voie de sagesse ? Et quand ne l’est-il plus ?

1ère question : presque 2 000 ans après la parole de Gamaliel, l’histoire a largement démontré, au regard du critère qui est à la base de son argumentation, que le christianisme, loin de disparaître, a non seulement rempli tout Jérusalem, mais pratiquement toute la terre. On ne peut donc en conclure que l’oeuvre et le témoignage rendu à Jésus n’est pas une oeuvre humaine, mais divine. Toute l’opposition séculaire des régimes athées ou religieux contre le christianisme n’a fait que démontrer la justesse de la parole de Gamaliel. Ces régimes passeront, mais la parole et le fondement posés par le Christ subsistera : Luc 21,33

2ème question : il ne faudrait pas en conclure pour autant que tout ce qui a duré dans le temps est la preuve que la chose vient de Dieu, ou porte obligatoirement la marque de Son approbation. L’Islam, à cause des promesses faites par Dieu à Ismaël, peut quelque part prétendre devoir également sa longévité à la volonté de Dieu. Dans les oeuvres qui durent, nous devons cependant faire la distinction entre les oeuvres approuvées par Dieu et celles qu’Il permet et supporte, en vue d’un certain objectif. C’est ce qui subsistera dans l’éternité qui porte la marque réelle de la Vérité (voir la parabole de Jésus sur l’ivraie et le blé en Matthieu 13,36 à 43)

3ème question : l’argument de Gamaliel ne peut s’appliquer comme règle à suivre en ce qui concerne les affaires propres au royaume de Dieu et à l’Eglise. Le "laisser-faire" risque ici d’être la pire option. Dieu nous appelle au contraire à nous opposer et à combattre les faux docteurs et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, annoncent un faux évangile : Gal 1,6 à 9; 1 Tim 1,3; 6,1 à 4; 2 Tim 1,24-25...

Que le Seigneur nous donne en chaque circonstance la bonne attitude et le bon comportement !

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